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E-JOURNAL - L’ATELIER D’ÉCRITURE DU LABORATOIRE ÉNERGÉTIQUE

Lampiris, un bienfaiteur de l’environnement écrit par Charlotte Waltregny et Anaëlle Memurlin

Nous avons eu la chance de rencontrer Bruno Venanzi, un des fondateurs/directeurs de Lampiris, une compagnie d’électricité renouvelable, la première à avoir mis au point la distribution d’énergie verte ici, en Belgique.

Ste Véronique : Nous avons pu comprendre que vous vendiez de l’énergie verte. D’où vient cette énergie ? Est-ce du vent, de l’eau etc.

Bruno Venanzi : Il y a différentes sources d’approvisionnement en énergie verte. 60 % de notre approvisionnement en énergie renouvelable provient de l’éolien. Le reste provient de la cogénération, la cogénération c’est une récupération de la chaleur pour la transformer en électricité. L’énergie hydraulique utilise la force / la pression de l’eau : les barrages. Nous rachetons un peu d’énergie fournie par le barrage près de Belle-île. Il y a aussi la biométhanisation qui consiste à récupérer les déchets organiques produits par des pâtes, du chocolat par exemple. Les déchets sont macérés et dégagent un gaz (le méthane) qui est récupéré et avec lequel on produit de l’électricité. L’énergie biomasse, elle, n’est pas très répandue chez nous, elle est produite avec du bois.

Ste Vé : Êtes-vous certain que vous fournissez de l’énergie verte ? Comment faites-vous pour le savoir ?

B.V : Les électrons produits par les éoliennes et ceux produits par les usines nucléaires ont les mêmes caractéristiques et se mélangent donc dans le réseau électrique. Un régulateur vérifie que la consommation du client est 100% renouvelable.

Ste Vé : Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans un projet comme celui-ci ?

B.V : Par conviction, pour une meilleure vie. C’était aussi une opportunité commerciale car ce créneau n’était pas très développé. Et surtout aussi parce que bientôt, toutes les énergies fossiles seront épuisées !

Ste Vé : Estimez-vous que l’on n’en fait pas assez pour l’environnement ?

B.V : Pour moi, on n’en fait jamais assez pour l’environnement ! Ce qu’il faudrait pour vraiment profiter au maximum de l’énergie renouvelable et rendre notre terre un peu plus propre c’est installer des usines vertes dans tous les pays équitablement. Car si un pays, comme le Danemark ou l’Allemagne, utilise beaucoup l’énergie verte et que les autres pays ne font rien, cela n’a aucun sens.

Ste Vé : Nous avons lu dans l’Echo que vous projetiez de vous développer en région flamande. Où en êtes- vous pour le moment dans votre plan de croissance ? Comptez-vous vous développer à l’international ?

B.V : Nous avons déjà avancé depuis cette interview. Nous avons un bureau à Hasselt et déjà 15.000 clients en Flandres. Oui, nous comptons nous développer dans d’autres pays. Nous pensons aux pays limitrophes.

Ste Vé : Est-ce que votre croissance rapide peut entraîner des problèmes en termes d’approvisionnement en énergie durable ?

B.V : Certains jours, nous vendons de l’énergie à nos concurrents ; certains jours, nous en achetons car, malheureusement, nous ne pouvons pas stocker l’énergie donc nous ne savons pas si un jour nous avons besoin de plus d’énergie verte que ce que nous en avons.

Ste Vé : N’avez-vous pas peur, qu’un jour, vous ayez trop de demandes ?

B.V : Non, tant mieux si nous en avons trop car cela obligera quelques sociétés de se mettre dans l’énergie durable, c’est meilleur pour l’environnement.

Ste Vé : Est-il envisageable dans un futur proche, qu’il n’y ait, comme source d’énergie, que de l’énergie verte ?

B.V : Cela dépend des pays. Car tous les pays se développent autrement. Par exemple, il peut y avoir dans un pays 20% d’énergie renouvelable et dans un autre 10% comme 50%. Dans 150 ans ce sera possible partout. Cela dépend aussi des choix politiques.

Ste Vé : Quel est l’usage qui est fait de l’énergie que vous fournissez à vos clients ?

B.V : Nous avons tous types de clients. Nous avons des ménages, quelques immeubles, des sociétés etc. Mais nous ne savons pas quel usage ils en font. Nous supposons par exemple, pour des Quicks, qu’ils cuisent leurs frites avec cette énergie, mais nous n’en savons pas plus. Nous refusons aussi quelques grosses usines car ce n’est pas le marché que nous souhaitons approcher.

Ste Vé : Recevez-vous de l’argent des pouvoirs publics ?

B.V : Très peu. C’est minime par rapport au chiffre d’affaire.