PROGRAMME ENERG@TIC AU COLLEGE DU SARTAY : BILAN ET PERSPECTIVES

Collège du Sartay - BE

1. BILAN DE L'ANNEE 2008

1.1. Création d’un éco-comité

Il n’est pas un jour sans que les médias ne nous mettent en garde contre les risques liés à la pollution et au réchauffement climatique qui en découle, ceux liés aux pesticides, engrais chimiques, et autres médicaments qui se retrouvent dans notre assiette contre notre gré ou encore le pillage intempestif des richesses naturelles de notre planète. Tous ces faits nous conduisent droit vers une catastrophe humanitaire sans précédent.
Face à cette problématique, beaucoup de jeunes se posent des questions et souhaitent agir pour que notre planète reste viable et vivable, c’est-à-dire Durable.
Créer un éco-comité dans une école, c’est permettre à ces jeunes à la fois de trouver des éléments de réponses à leurs questions, mais aussi d’agir dans le sens du Développement Durable.
Un éco-comité, c’est (chez nous) donc un groupe d’une vingtaine d’élèves et de 4 professeurs, tous très motivés. Son rôle est de proposer, de promouvoir et de coordonner toute action liée au Développement Durable à l’école. « Conscientisaction » serait un néologisme qui s’appliquerait assez bien au but fixé. Nous sommes conscients que nous n’en sommes qu’aux premiers balbutiements, mais le succès est tel que, au terme d’une première année,  seuls 2 élèves n’ont pas souhaité continuer l’expérience et que le nombre de candidats est nettement supérieur au nombre de places disponibles (nous avons fixé la limite à environ 20 élèves). N’oublions pas non plus que, derrière chaque élève qui se mobilise ou qui se conscientise, il y a une famille qui peut à son tour  être sensibilisée.

1.2. Une première action : l’audit énergétique et environnemental

La première tâche de l’éco-comité a été de pratiquer un audit énergétique et environnemental de notre école. La valisette énerg@tic nous a permis de pratiquer une première série de mesures (consommation d’électricité, températures etc…)
Nous nous sommes rendus compte que, par exemple, 30% de l’électricité était consommée la nuit (appareils en veille ou qui consomment de l’électricité même éteints, frigos, néons des distributeurs…). Cette première action doit être poursuivie et affinée en 2009

1.3. Un premier défi : mieux trier les déchets

SITUATION DE DEPART 

Parallèlement aux économies d’énergie imaginées lors de l’audit énergétique, l’éco-comité se rend compte qu’un tri des déchets efficace serait aussi une action efficace,  non seulement en termes d’économies financières mais aussi en termes de pollution. Les déchets sont peu ou mal triés et leur évacuation coute très cher à l’école. Le défi consiste donc à réduire considérablement nos déchets et à trier les déchets restants.

REALISATION 

Elle se fait en plusieurs phases :

  • Analyse du contenu des poubelles

Composition d’une poubelle à l’école

  Matière organique Papiers cartons métaux Plastiques Verres Autres
Masse en kg 3,2 3,3 3 1,5 0,6 3
Pourcentage 21,9 22,6 20,5 10,3 4,1 20,5
 
=  recyclables

 
=  facilement «diminuables» car provenant essentiellement de canettes, de «papier alu» et de bouteilles en plastique
  • Analyse des endroits stratégiques où placer des poubelles à tri
  • Conception et commande de nouvelles poubelles faites en matériaux durables (fabriquées par une école technique voisine)
  • Conception d’affiches à placer sur les poubelles (« mode d’emploi »)
  • Installation.

BILAN Prévu en 2009

1.4. Un second défi : agir en amont du tri des déchets : une opération «Boite à tartines et gourdes»

SITUATION DE DEPART 

Chaque jour, à l’école, nous polluons de plus en plus notre environnement en utilisant et en jetant du papier alu, des canettes et des bouteilles plastiques. Le défi consiste donc à remplacer le papier alu par une boite à tartines et la canette quotidienne par une gourde ou une bouteille en plastique (réutilisable) d’eau du robinet.

OBJECTIFS

Les objectifs d’une opération « boîte à tartines » sont multiples :

  • Sensibiliser les élèves à la problématique des déchets ;
  • Réduire la pollution en changeant nos habitudes de pique-nique ;
  • Proposer des solutions qui permettent à l’école et aux familles de faire des économies ;
  • Informer les élèves et leurs parents sur les dangers de l’aluminium et les boissons sucrées.

REALISATION 

Elle se fait en six phases :

  • Un sondage auprès des élèves à propos de qui prend une boite, qui prend du papier alu et pourquoi
  • Une étude de l’intérêt économique (pour l’école, pour les familles), écologique, sanitaire et social d’une telle action
  • Une campagne d’affichage
  • Une lettre aux parents
  • Le rassemblement de toutes les données récoltées dans un livret. (ce livret est disponible sur www.sartay.be )
  • Un bilan

BILAN 

Suppression d’une partie des distributeurs à boissons : désormais, les élèves n’y ont plus accès que durant leur pause de midi. Suite du bilan prévu en 2009

1.5. Des défis «Energie Grise»

PREALABLE 

L'énergie grise d'un produit, c'est l'énergie qu'il a fallu pour fabriquer, emballer, distribuer puis éliminer un produit.
Par exemple, on peut estimer que, pour fabriquer un jeans, il a fallu 32 kg de matière, 8000 litres d’eau et l’équivalent de plusieurs litres de pétrole, non seulement pour sa production, mais également pour son transport. Toutes ces transformations et ces transports auront rejeté dans l’atmosphère plus de 5 kg CO2, en grande partie responsable de l’effet de serre et donc du réchauffement climatique. Lorsqu’il sera jeté, ce jeans risque bien d’être brûlé et de rejeter à nouveau du CO2.
Et il en va ainsi pour chaque vêtement, chaque objet que nous utilisons. Par exemple, pour fabriquer une pile, il faut dépenser 50 fois plus d’énergie que ce que la pile pourra produire lors de son utilisation. Mais aussi pour les aliments que nous mangeons : il a fallu chauffer les serres et transporter ces aliments.

En termes d’énergie grise, l’important est de sensibiliser les élèves au problème de notre consommation au quotidien. Cette sensibilisation est bien plus importante que les actions menées car elle peut conduire l’élève à des changements d’attitudes et d’habitudes Durables. De plus, à travers chaque élève sensibilisé, on peut espérer toucher une famille entière et, par effet « boule de neige », une population importante.
Consommer de façon responsable, c’est faire attention à toutes ces questions lorsque nous achetons et utilisons. Donc, achetons Durable, réparons lorsque cela est possible, mangeons des produits de chez nous et de saison, évitons le suremballage etc… .

1.6. Un premier défi «énergie grise» : «Consommons mieux, consommons local et de saison»

SITUATION DE DEPART

Chaque aliment parcourt en moyenne 2000 km avant de se retrouver dans nos assiettes. Chez nous, la pomme la plus vendue sur la marché est la Granny Smith venant d'Afrique du sud (10 000 km) alors que des arbres croulent sous les fruits qui ne seront jamais cueillis.
Le défi consiste donc à faire prendre conscience à nos élèves de ce problème en organisant une journée "croquons un fruit du terroir".

REALISATION

  • Information pour tous les élèves et  leurs parents du "pourquoi" et du "comment" de cette action. Cette phase est réalisée au moyen d'affiches, d'une lettre aux parents et d'une sensibilisation orale : les élèves de l'éco-comité sont passés dans toutes les classes afin de présenter l'action.
  • Commande et achat de pommes chez un producteur local
  • Conception et placage d’affiches
  • durant une journée, vente à l'école de pommes "de chez nous" (au prix coutant).

BILAN

En quelques minutes, nous avons vendu plus de 300 pommes. Beaucoup d'élèves ont trouvé que le goût des pommes de chez nous était meilleur que celles "du magasin" et ont souhaité que l'expérience devienne habitude quotidienne. Sans doute un certain nombre d'entre eux se sont-ils souvenus qu'une pomme "étrangère" envoie 36 grammes de CO2 dans l'atmosphère et que donc cette action, si minime soit-elle, allait dans le sens du Développement Durable.
N'oublions pas que pour chaque élève sensibilisé, c'est une famille qui se rend compte du problème et par effet boule neige, on touche ainsi des centaines de personnes et que donc, si l'on fait l'effort de "manger local et de saison", les 36 grammes de CO2 de chaque pomme deviennent vite des tonnes de CO2

1.7. Un second défi «énergie grise» : «Donnons une deuxième vie aux choses»

SITUATION DE DEPART 

Nos garde-robes sont souvent pleines de vêtements trop petits pour nous et que nous ne mettons plus, nos bibliothèques pleines de livres que nous ne lirons plus jamais. A la rentrée scolaire, nous n’avons pu résister à la tentation d’acheter du matériel scolaire neuf alors que l’ancien était encore tout-à-fait utilisable.
Le défi est donc le suivant : plutôt que de jeter ces livres, ces vêtements ou ce matériel scolaire, donnons-lui une seconde vie en leur une seconde vie en leur permettant de servir une seconde fois. L’intérêt est non seulement écologique (1kg de vêtement = 9kg de CO2 dans l’atmosphère), mais aussi économique (magasins de seconde main) et social (permettre aux moins nantis de lire et de s’habiller à moindre coût)

REALISATION

  • Information à tous les élèves et leurs parents du "pourquoi" et du "comment" de cette action. Cette phase est réalisée au moyen d'affiches, d'une lettre aux parents et d'une sensibilisation orale : les élèves de l'éco-comité sont passés dans toutes les classes afin de présenter l'action.
  • Prise de contact avec des entreprises sociales et des magasins de seconde main de notre commune pour la prise en charge des dons, afin de les introduire dans un circuit de seconde main.
  • Conception et placage d’affiches
  • Récolte livres, vêtements et petit matériel scolaire.
  • Prise en charge par nos partenaires afin de les faire entrer dans un circuit de seconde main ou de les donner à des moins nantis.

RESULTATS

En une journée, plusieurs dizaines de kilos de livres et de vêtements récoltés.

1.8. BILAN «énergie grise»

Chaque fois que je … J’économise … grammes de CO2
Mange une pomme de chez nous plutôt qu’un fruit importé 30g de CO2
J’apporte un jeans à la collecte 5kg de CO2
J’apporte 1kg de livres à la collecte… 1,1 kg de CO2

1.9. La «fête à DD»

Organiser une fête « zéro énergie », s’amuser sans polluer, cela est possible…

Au programme :

  • « accro-branches » : atteindre la cime des arbres en toute sécurité
  • Death ride
  • Jeux en bois
  • Buffet « local, bio, de saison »
  • Initiation aux « tambours du Bronx »
  • Animations diverses

2. PERSPECTIVES POUR 2009

  • Audit énergétique suite
  • Bilan de tout ce qui a été réalisé durant l’année 2008 : déchets, énergie grise Un défi « mobilité » : se déplacer autrement, apprendre la conduite à vélo en agglomération, covoiturage
  • « La fête à DD » seconde édition, en y ajoutant par exemple : un marché bio, des animations vélo etc…