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Thème " L'atelier d'écriture - écrire à la manière de "

Sujet : "A la manière de Montesquieu": textes des élèves du Collège Sainte-Véronique de Liège

Le principe du "point de vue de l'étranger" a déjà été utilisé par Montesquieu (auteur français du XVIIIème siècle) dans son livre "Les lettres persanes".
L'idée est de rapporter ici comment un "étranger" (extraterrestre, nounours...) perçoit notre société de consommation d'énergie.

Posté par: Isabelle Marx (BE) le 14-02-2009 à 19:44

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Réponse de Charles Huart (BE) le 30-12-2009 à 16:28 :

Bruxelles, le 10 janvier 2010

De Jamal à Selas,

Cela fait maintenant trois semaines que je suis à Bruxelles. Ici, tout est différent, à commencer par les gens. Les personnes d'ici sont tout le temps en mouvement, elles marchent, courent, bougent et n'ont aucune patience. Je les appelle les « fourmis » car ces gens sont autant agités que ces petits insectes, mais ils sont sûrement plus stupides.

Les « fourmis » n'ont aucun respect envers la nature. Te souviens-tu des histoires que nous racontait grand-père, celles où il parlait de grandes forêts et lacs pour illustrer les paysages d'Europe ? Le paysage a dû bien changer, car ici, les rares arbres que j'ai vus sont misérables tellement ils sont petits et ils m'apparaissent comme des intrus dans un bloc de béton. Les « fourmis » en sont aussi arrivées au point de jeter tout un tas de choses (emballages, papiers, déchets…) à même le sol comme s'il n'y avait pas de poubelles, alors que celles-ci doivent être aussi nombreuses dans cette région qu'il y de grains de sables dans le désert !

Tu serais fou de rage si tu voyais comment ces Européens jettent leur argent par les fenêtres. Il est normal, pour eux, de laisser une lumière allumée dans une pièce vide, de chauffer les maisons alors que les fenêtres restent ouvertes… Quand on pense que chez nous, beaucoup de gens n'ont pas l'électricité ni le gaz… pourtant, j'ai l'impression que nous sommes beaucoup plus heureux.

Il ne faut pas leur jeter la pierre, car ces étrangers commencent à faire des efforts. Ils installent de plus en plus de géants avec des bras en hélices qui servent à produire de l'électricité. Ils commencent enfin à se soucier de ça !

Mieux vaut tard que jamais, mais c'est quand même dommage que ces pays d'Europe comprennent un peu tard que les énergies fournies par la terre ne sont pas infinies, qu'elles s'épuisent très vite et que ce sont les pays pauvres qui vont en pâtir les premiers.

J'attends de tes nouvelles et j'espère que tout va bien au pays.

Jamal


Réponse de Anne-France Hugues (BE) le 30-12-2009 à 16:26 :

Cher Medi,

Je suis venu en Belgique pour rencontrer des amis et j'ai eu l'occasion de voir leur manière de vivre. En particulier, leur utilisation de l'énergie.

Tu sais, Medi, la vie ici est très différente de notre vie au bled. En effet, les Européens utilisent des sources d'énergie que nous n'avons pas pour se chauffer, cuisiner, se déplacer… et tout cela ne leur demande aucun effort. Par exemple, pour s'éclairer, il suffit d'appuyer sur un petit bouton. Pour se déplacer, presque chaque ménage possède une voiture…

Les Européens se servent des énergies sans modération ! Ils n'ont pas de limites et cet important gaspillage me semble intolérable. J'ai pu voir par exemple que certains habitants allument une lampe dès qu'ils entrent dans une pièce et qu'ils ne prennent même pas la peine de l'éteindre quand ils en sortent. Ils laissent même parfois la lumière toute la journée ! A force, cela ne choque plus personne ; pour eux, ces gestes sont devenus banals.

En Belgique, il y a beaucoup de technologies comme l'ordinateur, le GSM, le GPS, les jeux vidéo… qui demandent beaucoup d'énergie et que beaucoup de personnes utilisent fréquemment. Parfois, cela devient même excessif. Les gens laissent ces appareils allumés toute la journée, sans se soucier de l'énergie consommée.

Tout cela m'étonne beaucoup car chez nous, nous avons l'habitude de nous chauffer au bois, de nous déplacer à pied ou à vélo… Nous consommons assez peu d'énergie car nous devons la produire nous-mêmes et cela demande beaucoup d'efforts. Nous nous passons bien de tous leurs appareils électriques qui semblent si importants à leurs yeux !

Je crois que les Européens ont perdu de vue les valeurs importantes comme le simple plaisir de se retrouver tous ensemble devant le feu de bois, se promener… Maintenant, sans ordinateur, téléphone portable… les gens semblent perdus. Tu sais, je pense qu'avec toute l'énergie dépensée par une famille de cinq personnes, on pourrait faire vivre tout un village de chez nous, et pas seulement pour les premiers besoins !

Medi, je peux te le dire à présent, je ne vais pas rester longtemps en Belgique. J'ai vraiment envie de retrouver au plus vite notre village pour essayer d'améliorer les conditions de vie de tous les nôtres.

A très bientôt, je me réjouis de te voir et de connaitre ton point de vue sur tout ce que je viens de te raconter.

Abbou


Réponse de Marie Devillers (BE) le 26-12-2009 à 12:06 :

Chère Maria,

Je te fais parvenir quelques nouvelles d'Europe. Je suis actuellement à Bruxelles et j'espère que tout va bien en Amazonie ! Après deux mois d'exploration, je suis stupéfait de la manière dont le monde fonctionne par ici !

Pour commencer, il m'a fallu un temps d'adaptation au climat extrêmement rude, au paysage très moderne et à la mentalité des gens qui est très différente de la nôtre. Je n'ai encore vu personne de serein, tout le monde se bouscule, s'énerve, stresse… Moi qui ne suis pas habitué à cette attitude et qui vais souvent à pied sans changer d'allure, je t'avouerai que je suis un peu déboussolé.

Néanmoins, le sujet de ma lettre n'est point là, étant donné que je suis un peu surpris par certaines pratiques. Ici, les Belges sont équipés d'un habitat dans lequel se trouvent énormément d'objets consommant de l'électricité : lampes produisant une « seconde » lumière, machine qui lave le linge, appareil qui permet de parler avec une personne qui habite à des dizaines de kilomètres, boite qui diffuse des images et encore bien d'autres choses.

Ici, l'eau est courante et provient de je ne sais où. Elle peut être chaude ou froide selon les désirs. Elle est ensuite évacuée dans des gros tuyaux qui la rejettent dans les rivières devenues noires de saleté.

Vu le climat, les gens d'ici ont des maisons pourvues d'un chauffage central alimenté au gaz ou au mazout et qui diffuse la chaleur par des radiateurs. En plus de cela, ils ont des voitures qui roulent au pétrole sur de grands axes souvent éclairés pendant des heures, même la nuit.

Cette société est impatiente et constamment insatisfaite. Elle fait venir par avion des fruits et des légumes des quatre coins du monde. Il y a même des endroits où, lorsque les autochtones vont manger, il y a plus de déchets dans les assiettes après qu'avant le repas et ils mettent tout dans une poubelle qui dit « merci » !!!!

Heureusement, les Belges commencent à se rendre compte qu'ils gaspillent l'énergie du monde entier et ils essayent de trouver des solutions pour résoudre cet énorme problème. Ils fabriquent par exemple des éoliennes à hélices qui tournent grâce au vent et produisent de l'électricité. Ils installent aussi des plaques conservant la chaleur des rayons du soleil et la diffusant ensuite dans les maisons. Ils sont bien obligés de trouver des solutions car la course aux biens matériels est une vraie priorité pour eux et tout cela consomme des quantités considérables d'énergie. On devrait leur dire de venir contempler notre manière de vivre pour qu'ils puissent mieux cerner ce qui est essentiel. Mais je me demande s'il n'est pas trop tard car leur société a déjà produit beaucoup trop de déchets, de pollution et les conséquences sont dramatiques pour le climat.

Sache que c'est chez nous que ces dégâts se verront en premier, nous qui avons toujours vécu en harmonie avec la nature…. Ce n'est vraiment pas juste !!!

Notre famille me manque, j'attends de vos nouvelles avec impatience,

Tito


Réponse de Thomas Taralla (BE) le 26-12-2009 à 11:30 :

Cher Ixénon,

La race humaine est vraiment originale. De toutes les races qu'il m'a été donné de rencontrer, c'est vraiment celle-ci qui se rapproche le plus de la nôtre dans les temps anciens. Comme chez nous, auparavant, elle tire ses énergies de ses propres ressources. Par exemple, leurs principaux moyens de locomotion sont « propulsés » grâce au pétrole que les humains transforment en une matière qu'ils appellent « essence ». C'est d'ailleurs un problème récurrent sur terre, car leurs réserves de pétrole s'épuisent et les humains cherchent sans cesse de nouveaux procédés pour essayer de remplacer leur carburant. Le plus gros paradoxe est que les moyens qu'ils mettent en œuvre pour remplacer leur « essence » ne sont que d'autres énergies fossiles. En effet, à la place de trouver d'autres sources d'énergie, les Terriens essayent d'épuiser toutes les ressources de leur planète. Je suis évidemment témoin de tout ce raffut, mais je ne peux rien faire car toutes les énergies que nous utilisons sur notre planète se trouvent dans les météorites qui se situent à proximité de chez nous.

Néanmoins, il me semble qu'ils ont déjà trouvé un « début » de réponse : le soleil ! Le soleil, c'est tout simple et ils l'ont en permanence avec eux, mais il fallait y penser ! Les humains installent d'énormes panneaux sur le toit de leurs grandes maisons (infiniment plus grandes que chez nous !) afin de capter les rayons émis par leur grand astre. Ce moyen est ingénieux et écologique, mais il n'est pas toujours très efficace car ils n'arrivent pas à capter assez d'énergie pour leurs dépenses, leurs utilisations quotidiennes, car je peux t'assurer que les humains sont assez dépensiers dans ce domaine et terriblement à cheval sur leur confort personnel.

Un autre moyen qu'ils ont trouvé est l'énergie nucléaire. Il me semble que la chose la plus terrible qui soit arrivée à cette race est la découverte de la plus puissante énergie de l'univers et c'est certainement cette même énergie qui va détruire toute cette civilisation.

Le dernier élément qui, selon moi, vaut la peine d'être souligné est l'utilisation de la force du vent. Ces grands poteaux garnis d'hélices sont appelés « éoliennes » chez eux. Cependant, tout comme l'énergie solaire, ce moyen n'arrive pas à garantir assez d'énergie pour ces gourmands d'humains.

Sur ce, je te laisse à tes affaires. J'espère que cette lettre t'apportera du réconfort dans mon absence.

Tous mes vœux baveux,

XP84279XZ


Réponse de Aviva Bergman (BE) le 14-02-2009 à 19:51 :



Chère Alice,

Depuis deux semaines, j’ai été adopté par ta grande famille. Je m’y plais bien et j’ai eu l’occasion d’observer ton mode de vie, ainsi que toutes sortes de choses qui me sont inconnues. C’est vrai, je viens du monde des jouets et plus précisément des nounours, donc je découvre tout et je me pose de nombreuses questions…

D’ailleurs, quand je suis arrivé, la chose qui m’a le plus marqué, c’est que quand il fait nuit, à l’intérieur de la maison, c’est comme si il faisait jour et je ne comprenais pas pourquoi. J’ai alors remarqué qu’il y avait des « lampes », c’est comme ça que tu les appelles. Quand j’y pense, je trouve ce nom étrange. Au départ, je pensais que c’était comme l’épée qui était en face de moi dans le magasin. Quelque chose de lumineux, long et droit avec un cache au niveau de la main. Maintenant, je sais comment cela fonctionne, mais je me demande toujours pourquoi il y a quatre lampes différentes pour une seule pièce. De plus, il y en a toujours deux qui restent allumées en permanence. Cela me tourmente, je ne comprends pas le pourquoi du comment… Pourrais-tu un jour me l’expliquer ?

Ensuite, tu m’as emmené avec toi devant une chose carrée qui fait apparaître des images. Tu l’as allumée avec une boite bizarre, que je n’arrive pas à décrire. J’ai l’impression d’être dans un monde magique… Par contre, il a y une chose fort étrange : quand l’écran est tout noir, donc quand il est éteint, il y a encore un petit bouton rouge qui reste allumé. Donc je peux en déduire, que cette chose est toujours allumée… Pourquoi laisser cet écran tout noir allumé en permanence quand on ne l’utilise pas ? Pouvons-nous mourir si on l’éteint complètement, ou devenir malade ? Je me suis dis que c’était surement dangereux, donc vous ne l’éteigniez jamais...

Et puis, un jour matin j’avais très froid, je te l’ai dit et tu as vite trouvé une solution : tu m’as emmené sur une chose plus ou moins rectangulaire collée à un mur. Cela m’a fait penser à une brosse à cheveux, celle que les Barbies en face de moi utilisaient quand j’habitais dans le magasin de jouets. Tu m’as oublié là, parce tu es allée à l’école et tu m’as laissé sur cette chose durant toute la journée. J’en garde un très mauvais souvenir, car à un moment j’ai eu l’impression de brûler, j’avais vraiment trop chaud ! Et je ne comprenais pas pourquoi ça ne s’arrêtait pas ; j’ai cru que j’allais mourir de chaud. J’ai donc eu le temps de bien réfléchir. J’ai même trouvé une solution : il faudrait mettre un programme qui coupe le peigne chauffant. Il faudrait que tu en parles à ta maman, je compte sur toi. Et dis-moi, les autres appareils chauffent-ils aussi toute la journée ? Parce que vous rentrez souvent tard à la maison.

Cela fait maintenant tout juste deux semaines que je vis avec toi, et je peux te dire que cette vie me plait beaucoup. Elle est fort différente de la mienne et je me pose toujours beaucoup de questions. C’est pour cela que je t’ai écrit, pour que tu m’expliques. J’espère que tu vas vite me répondre, et je suis impatiente d’avoir de tes nouvelles.

Ton nounours


Réponse de Catherine Goffart (BE) le 14-02-2009 à 19:48 :

Cher Zouki,

Comment vas-tu ?
Moi, je vais très bien. Je viens de rentrer d’un périple assez long en direction d’une autre planète de couleur « bleue ». Elle est fort éloignée de Mars, donc je doute que tu sois déjà allé là-bas car il te manque beaucoup de Dorlyzouken dans ton porte-monnaie !
Enfin bref ! Tu sais, sur cette planète, les gens sont forts spéciaux.
Déjà, ils sont pâles et de corpulence assez grosse, et ils avancent à l’aide de deux longs bâtons couverts d’un textile souvent bleu délavé. Ils ont aussi un genre de paille pendouillant sur leur crâne.
Mais tu n’es pas au courant du pire !
Ces habitants sont couverts d’espèces de couvertures composées d’une matière, il paraît que ça tient.

Tu sais, là-bas, c’est de la haute technologie par rapport à nous !
Il existe par exemple d’énormes plaques (souvent de couleur blanche) laissant échapper un nuage de fumée brûlante lorsque tu mets une « roulotte » sur le numéro 6. C’est trop bizarre, surtout que je n’en vois pas vraiment l’utilité.... En fait, ces plaques ressemblent à des gaufriers géants, seulement composés d’une seule plaque !
Je vais essayer de m’exprimer le plus clairement possible afin que tu comprennes le principe et que tu m’aides à me cultiver un peu : les gens courent vite s’asseoir sur les plaques, enlèvent certaines de leurs affaires trempées et répètent sans cesse que « ça fait du bien ».
En réfléchissant plusieurs nuits, j’ai tenté de comprendre l’utilité de ces appareils, mais en vain ! J’avais d’abord établi comme hypothèse que les gaufriers géants servaient à chauffer une pièce, mais j’ai vite éloigné cette idée car toutes les portes restaient en permanence grandes ouvertes !
Hé ! En t’écrivant maintenant, je viens d’avoir une illumination ! C’est peut-être une attraction ! Mais oui ! Je te résume vite la situation : ces extra-martiens vont tout d’abord se lancer des boules d’une substance blanche et très, très froide (impossible que tu arrives à t’imaginer la froideur car il n’existe pas de tels matériaux sur Mars !) ; ensuite, ils vont crier et montrer leurs dents à leur(s) adversaire(s) et puis, après la bataille, ils vont courir jusqu’à ces fameuses plaques chaudes. Ils vont terminer leur course les fesses sur le gaufrier à une plaque !
Décidément, ils sont fous ces Terriens !

Tu sais, Zouki, je commence à mieux comprendre ton envie de rester dans ton vaisseau. Au moins, là-bas, tu n’es pas dépaysé et tu es en sécurité.
Imagine un peu... Si jamais je m’étais collé aux plaques, je serais peut-être mort à l’heure où je t’écris cette lettre !
Je crois que les figures pâles, elles, recherchent l’aventure, le danger et c’est sûr qu’elles le trouveront grâce à leurs attractions complètement déjantées !

Enfin bref, je ne vais pas te retenir plus longtemps avec mes histoires de vacances, je vais continuer à vaquer à mes occupations !

Plein de gros schmunks ensoleillés à partager avec ta femme.

Shébulonk


PS : Il faudrait que tu penses à repeindre ton vaisseau en une couleur un petit peu plus moderne.



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