"A la manière de Montesquieu" : Le principe du "point de vue de l'étranger" a déjà été utilisé par Montesquieu (auteur français du XVIIIème siècle) dans son livre "Les lettres persanes".
L'idée est de rapporter ici comment un "étranger" (extraterrestre, nounours...) perçoit notre société de consommation d'énergie.
Chère Maria,
Je te fais parvenir quelques nouvelles d'Europe. Je suis actuellement à Bruxelles et j'espère que tout va bien en Amazonie ! Après deux mois d'exploration, je suis stupéfait de la manière dont le monde fonctionne par ici !
Pour commencer, il m'a fallu un temps d'adaptation au climat extrêmement rude, au paysage très moderne et à la mentalité des gens qui est très différente de la nôtre. Je n'ai encore vu personne de serein, tout le monde se bouscule, s'énerve, stresse… Moi qui ne suis pas habitué à cette attitude et qui vais souvent à pied sans changer d'allure, je t'avouerai que je suis un peu déboussolé.
Néanmoins, le sujet de ma lettre n'est point là, étant donné que je suis un peu surpris par certaines pratiques. Ici, les Belges sont équipés d'un habitat dans lequel se trouvent énormément d'objets consommant de l'électricité : lampes produisant une « seconde » lumière, machine qui lave le linge, appareil qui permet de parler avec une personne qui habite à des dizaines de kilomètres, boite qui diffuse des images et encore bien d'autres choses.
Ici, l'eau est courante et provient de je ne sais où. Elle peut être chaude ou froide selon les désirs. Elle est ensuite évacuée dans des gros tuyaux qui la rejettent dans les rivières devenues noires de saleté.
Vu le climat, les gens d'ici ont des maisons pourvues d'un chauffage central alimenté au gaz ou au mazout et qui diffuse la chaleur par des radiateurs. En plus de cela, ils ont des voitures qui roulent au pétrole sur de grands axes souvent éclairés pendant des heures, même la nuit.
Cette société est impatiente et constamment insatisfaite. Elle fait venir par avion des fruits et des légumes des quatre coins du monde. Il y a même des endroits où, lorsque les autochtones vont manger, il y a plus de déchets dans les assiettes après qu'avant le repas et ils mettent tout dans une poubelle qui dit « merci » !!!!
Heureusement, les Belges commencent à se rendre compte qu'ils gaspillent l'énergie du monde entier et ils essayent de trouver des solutions pour résoudre cet énorme problème. Ils fabriquent par exemple des éoliennes à hélices qui tournent grâce au vent et produisent de l'électricité. Ils installent aussi des plaques conservant la chaleur des rayons du soleil et la diffusant ensuite dans les maisons. Ils sont bien obligés de trouver des solutions car la course aux biens matériels est une vraie priorité pour eux et tout cela consomme des quantités considérables d'énergie. On devrait leur dire de venir contempler notre manière de vivre pour qu'ils puissent mieux cerner ce qui est essentiel. Mais je me demande s'il n'est pas trop tard car leur société a déjà produit beaucoup trop de déchets, de pollution et les conséquences sont dramatiques pour le climat.
Sache que c'est chez nous que ces dégâts se verront en premier, nous qui avons toujours vécu en harmonie avec la nature…. Ce n'est vraiment pas juste !!!
Notre famille me manque, j'attends de vos nouvelles avec impatience,
Tito